Renaud : un retour d'enfer
Le chanteur énervant a retrouvé son public avec le disque « Boucan d’enfer ». Un succès démultiplié pour la tournée qui suit. Trois soirs à Lyon, trois à St Etienne, et un retour cet été dans les théâtres antiques, à Vienne et à Fourvière.
CERTAINS AVAIENT REGLE le cas de Renaud un peu vite. Même si sa tournée acoustique avait cartonné, sans actualité ni promotion, la nouvelle avait circulé à la vitesse du son. Renaud était dans le jaunet jusqu'au cou, dépressif et déliquescent et la relève pouvait prétendre au titre de chanteur énervant, laissé vaquant par son dernier détenteur, C'est pourtant dans son estaminet favori que l'étincelle s'est rallumée.
Un copain me tannait depuis des années, pour que j'écrive une chanson sur l'homosexualité. Je lui disais que je le ferai, mais je n'en avais pas vraiment envie, Aznavour et d'autres avaient déjà traité le sujet avec tellement de talent... Mais un jour, je m'y suis mis, un peu par défi, sur une table de la Closerie des Lilas. Et çà a été comme un déclic, çà a donné le premier texte de l'album Boucan d'enfer
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Enregistré avec son guitariste fétiche Jean-Pierre Bucolo (le fameux Titi, à qui il a offert une Fender Esquire) et le pianiste Alain Lanty (qui a eu droit à un Steinway) et quelques autres (Gwenaël Micault, Jean-François Berger), le disque a connu le succès que l'on sait, flirtant insolemment avec les deux millions d'exemplaires.
Pour la tournée qui suit, l'affection (au sens propre) du public ne s'est pas démentie. Toutes les dates affichent complet et des spectacles ont été rajoutés jusqu'à saturation du calendrier.
Dans un décor de place de village un 14 juillet, Renaud passe de son bistrot préféré à l'hôtel en face, évoquant ses amours perdues et ses coups de gueule, de "Dr Renaud Mister Renard" à "C½ur perdu" en passant par "500 connards sur la ligne de départ"... L'affaire se conclut loin des villages, avec un retour en ville ("Dans mon HLM") qui annonce celui des spectateurs...
Samedi 5 avril à 20 h 30, dimanche 6 avril à 18h00, lundi 7 avril à 20 h 30 à la halle Tony-Garnier. Quelques places sont encore lundi soir.