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Mis en ligne dans le kiosque le 23 octobre 2015.

Renaud revient avec une voix plus rauque et abîmée que jamais

Avec une simple phrase, Il nous restera ça, Grand Corps Malade a invité des chanteurs à venir poser leur voix sur son nouvel album ; parmi eux, Renaud. L'auteur de Mistral gagnant est en effet sorti de sa retraite pour venir poser sa voix, plus rauque et abîmée que jamais, à peine reconnaissable au début du titre.

Avec une simple phrase, Il nous restera ça, Grand Corps Malade a invité des chanteurs et auteurs à venir poser leur voix sur son nouvel album. L'occasion de réentendre Renaud pour la première fois depuis longtemps aux côtés d'Aznavour, Thiéfaine ou Bohringer. "C'était un rêve, je n'y croyais qu'à moitié, mais je ne pouvais pas ne pas tenter le coup", explique Grand Corps Malade, qui est allé au printemps chez Renaud, dans le Vaucluse, et en est revenu avec un texte, le premier écrit par le "chanteur énervant" depuis "huit ans".

Une voix à peine reconnaissable

Un peu plus tard, l'auteur de Mistral gagnant est sorti de sa retraite pour venir poser sa voix, plus rauque et abîmée que jamais, à peine reconnaissable au début du titre, sur une mélodie de la pianiste Leslie Bourdin. Dans cette chanson, baptisée Ta batterie, Renaud s'adresse à son fils de 9 ans, Malone, avec une plume tendre et un peu désabusée. Moi je ne fais plus beaucoup de bruit/Tu l'as remarqué déjà/Oublie tous les vautours/Ton papa est bien là, y murmure le chanteur. Tu voulais faire du bruit/Comme j'en ai fait parfois/ça m'a bouffé la vie/Fais gaffe à tes petits doigts, dit-il aussi, avant de retrouver davantage de voix pour chanter le refrain Tape/Tape sur tes tambours.

"C'est un texte très personnel, où tout papa peut se retrouver", estime Fabien Marsaud, 38 ans, connu depuis 2006 sous son pseudonyme de Grand Corps Malade. Ce texte est celui qui a débloqué l'inspiration de Renaud. Il a depuis écrit d'autres chansons et est retourné en studio pour des "séances de travail" en vue d'un éventuel futur album.

Une "sorte d'atelier d'écriture slam géant"

Pour ce projet insolite, Grand Corps Malade a imaginé une "sorte d'atelier d'écriture slam géant" en proposant à des chanteurs et auteurs de créer un texte en partant d'il nous restera ça". Puis il leur a demandé de venir les interpréter à la façon slam sur des musiques électro et urbaines signées des compositeurs Babx et Angelo Foley. "Il nous restera ça, cette phrase a une certaine gravité, qui amène à des choses essentielles", souligne de sa voix grave le slameur originaire de Seine-Saint-Denis désormais installé à Paris.

Cherhal, Aznavour, Thiéfaine, Ben Mazué...

Se succèdent sur son album les voix de Jeanne Cherhal, Charles Aznavour, Hubert-Félix Thiéfaine, Ben Mazué, le rappeur Lino, mais aussi le comédien Richard Bohringer ou l'écrivain Erik Orsenna. Le tout débouchant sur un patchwork musical inédit, avec des textes pouvant évoquer la douleur d'une séparation amoureuse (Mazué), les affres de l'écriture (Aznavour), les "soupirs des champs au printemps" (Bohringer) ou même le réchauffement climatique (Orsenna). "Je voulais montrer que la poésie est de tous bords et de tous âges", résume Grand Corps Malade. Pour autant, "c'est bien mon album", clame le slameur. "Je le revendique quand même parce qu'un album solo, finalement, c'est beaucoup plus simple que ça à faire. Et puis j'ai quand même cinq morceaux alors que les autres n'en ont qu'un chacun", ajoute-t-il.

Hommage aux "poètes"

Dans ses propres textes, il rend notamment hommage aux "poètes" qui l'accompagnent au quotidien, de Brassens à Barbara, en passant par NTM, Renaud ou Aznavour encore. Grand Corps Malade a présenté quelques extraits de cet "album d'auteurs" en "live" mercredi 21 octobre dans une station du métro parisien. Le 25 novembre, il sera en concert au Théâtre du Châtelet en version symphonique.

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