Entrevues Nouvel Observateur, le par fr.
Mis en ligne dans le kiosque le 16 novembre 2011.

INTERVIEW. Thierry Séchan : "Renaud reviendra dans 2 ans"

Thierry Séchan parle du penchant de son frère pour l'alcool, mais aussi parie sur un retour de l'artiste chéri des Français que Johnny Hallyday vient soutenir dans son bar-QG. Entretien.

left Thierry Séchan fait un "boucan d'enfer" pour tirer son frère, Renaud, de son désespoir. Mais relativise sur sa consommation d'alcool et son état de santé physique. (CAPMAN/SIPA)

L'autre jour, Renaud rentre ivre du restaurant en voiture. Il se fait arrêter par les gendarmes. Ils ne lui demandent pas de souffler dans le ballon mais... de poser en photo avec eux. Et de repartir en taxi. C'est une anecdote contée par Thierry Séchan, joint mercredi 16 novembre par le Nouvel Observateur. Assez cocasse quand on se souvient qu'il chantait dans les années 80 : Y a même des flics qui me saluent, Qui veulent que j' signe dans leurs calots. Moi j' crache dedans, et j' cris bien haut Qu' le bleu marine me fait gerber. C'était avant que la France s'inquiète de sa déprime et mesure son addiction supposée à son médicament préféré, l'apéro anisé. Le tout faisant même l'objet d'une enquête dans Le Parisien. C'est dire sa place dans le c½ur du public.

En revanche, Renaud ne démord pas des bienfaits supposés de la pastisologie sous perf' à la terrasse de la Closerie. A tel point, que son frère Thierry lui a envoyé une bouteille à la mer, une lettre ouverte dans la préface d'un livre sur le thème : Laisse pas béton.

Ce cri lancé dans une préface, c'est une façon de se faire entendre d'un frère que vous voyez peu ?

- On me tient au courant de son état qui n'est pas aussi catastrophique qu'on veut bien l'écrire ici ou là. Il attend simplement un déclic d'une femme, ou même un voyage... Et puis il y avait ce livre de Claude Fléouter (Putain de vie, NDR) qui était moyen... On m'a demandé une préface, un peu noire, il est vrai. Puis on m'a demandé une postface, bien payée, qui était plus rose et optimiste. Parce que rien n'est perdu.

Comment va vraiment Renaud, alors ?

- On a tout dit. Et même parlé d'un AVC. C'est absurde. Qu'on se rassure au moins là-dessus : il n'a ni delirium tremens, ni succombé à un AVC. Je crois que malgré tout, il s'agit d'une phase de déprime ...

Mais d'où lui vient cette tristesse ?

- Ce mal-être, il ne vient pas de son enfance, ni de son adolescence qui ont été très heureuses. Il vient de deux femmes. L'une avec laquelle il est resté près de trente ans (Dominique) et qui l'a quitté à cause de sa "folie". La deuxième (Romane) qui n'était vraiment pas la bonne personne, qui était très intéressée et qui a réussi son coup.

Pourtant, quel talent...

- Il est un des rares artistes français à n'avoir jamais eu de trou dans sa carrière. Il est aimé par des gens de gauche, bien sûr, comme de droite. Il est encore bel homme à 60 ans, il a sa fille Lolita et son petit-fils Malone qui est si mignon...

Il ne parle de son malaise à personne ?

- Si. Il en parle à quelques personnes, dont mon ex-femme, la mère de ma fille.

Renaud a malgré tout bien des raisons d'être heureux...

- Il y a tellement de gens malheureux, c'est vrai. Accessoirement, il dispose d'une relative fortune, mais surtout il est aimé. Contrairement à ce que l'on veut bien dire, il existe une grande solidarité dans le show business. Par exemple, Johnny Hallyday vient le voir à la Closerie, son QG, pour lui dire : Il faut pas te laisser aller, mon p'tit Renaud. Sans parler du public. Avec tout ça, et un bon sursaut, je suis sûr que dans deux ans, il sortira un nouvel album, peut-être un peu triste, mais qui sera formidable et se vendra à plus de deux million d'exemplaires, malgré la crise du disque. Et la crise tout court qui rend sa présence encore plus indispensable dans le quotidien des Français !

Propos recueillis par Jean-Frédéric Tronche - Le Nouvel Observateur ;

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