Concerts : Compte-rendus et annonces Le Courrier de la Mayenne, le par fr.
Mis en ligne dans le kiosque le 21 janvier 2003.

Laval a promis à Renaud une belle tournée de retrouvailles

> Le Courrier de la Mayenne du 5 Décembre 2002

Laval a promis à Renaud une belle tournée de retrouvailles

Renaud sur scène tendant le micro vers le publicUne salle de 4 700 spectateurs a scandé comme des slogans les anciennes chansons de Renaud (photos Jean-Charles Druais).

Côté cour, une mairie ombragée par un platane. Au centre, l'hôtel de la nuit. Côté jardin, le bar de Renard, avec un pilier en veston rouge accoudé au zinc. Sur la place du village, sept musiciens balancent l'intro de «Docteur Renaud, Mister Renard». Le héros sort du troquet mais c'est le public qui est chaud. L'entrée en matière est parfaite. «Merci Laval !» Renaud met pourtant ses 4 700 interlocuteurs en garde : «Alors vous revoilou ! Il y a les anciens et des nouveaux. Pas d'bol pour les nouveaux, ça va être la cata. On est partis pour jusqu'en juillet 2003 mais ce soir c'est la première. Vous découvrez le décor en premier. On n'est pas tout à fait prêts, alors on va forcément se planter dans quelque chose !» Comme pour se faire pardonner, il veut flatter son public : «J'étais fan de Laval, à l'époque de Roger (première plante) Le Milinaire». Mais méfiez-vous du Renard ! Pour preuve, la chambre arrive : «Sinon, toujours en D2 ?» Comme le prévient la chanson suivante, «Si t'es mon pote», tu pardonnes. Un spectateur du premier rang sait à quoi s'en tenir : «Lui, il n'a pas applaudi !» Huées. «Mais je le reconnais avec sa chemise blanche ouverte, c'est Bernard-Henri Lévy. Vous êtes le maillon faible, au revoir !» Il venait de chanter ««L'entarté». Puis Renaud évoque sans tabou la période sombre et artistiquement stérile qu'il a traversé. «Il y a deux ans je n'étais pas loin, à Changé». Le sous-entendu confie qu'à l'époque, ce n'était pas la grande forme. Après «Pochtron», il plaisante et rassure : «C'est fini, mais c'était pas une raison pour me mettre trois bouteilles de Vittel au pied du micro». Fini les blagues. «Le problème quand tu veux placer trois nouvelles chansons, t'es obligé d'en enlever dix anciennes». Place à l'émotion. «En cloque», «La pêche à la ligne», puis quelques nouvelles chansons dont «Cœur perdu». C'est probablement sans savoir que le FLNJ a sévi il y a quelques années en Mayenne et dans l'Orne que Renaud a allègrement chanté «Mon nain de jardin», une chanson dont il affirme n'avoir pas été inspiré par le film Amélie Poulain. Les morceaux du dernier album alternent avec les plus anciens, comme «Miss Maggy», où Renaud prend la guitare qu'il n'a pas touchée, confie-t-il, depuis des années, et «Laisse béton», «Marche à l'ombre», ou «Dès que le vent soufflera», quand ce sont les 4 700 spectateurs qui chantent. Le répertoire de Renaud, c'est les chansons scandées comme les slogans, puis les textes chargés d'émotion, avec des milliers de silhouettes qui se balancent sur la «Ballade irlandaise», «Manhattan-Kaboul», avec la voix off d'Axel Red, ou «Mistral gagnant» sur un solo de piano. Parmi le public, une demoiselle d'une vingtaine d'années, caméscope à la main, est visiblement touchée par la poésie de l'artiste. C'est Lolita, la muse qui est venue avec sa mère pour encourager son papa à l'occasion de cette première. Les boutades cinglantes arrivent à point, comme pour empêcher le public de céder à la nostalgie des textes. «J'interdis aux autres dégénérés de Star Academy de toucher à mes chansons». Après deux bonnes heures de spectacle, le dernier rappel, avec «Morgane de toi» et «Mon HLM» sonne la fin d'une première prometteuse. Laval a promis au chanteur une série de retrouvailles chaleureuses avec le reste du public provincial.

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