Sortie de nouvel album Le Parisien, le par fr.
Mis en ligne dans le kiosque le 3 juin 2002.

Le nouveau Renaud sort aujourd'hui

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le parisien du 28 mai 2002

DEPUIS HUIT ANS et « la Belle de Mai », il y avait un vide dans la chanson française. Il est à présent comblé avec la sortie, aujourd'hui, de « Boucan d'enfer », le nouvel album de Renaud. Un recueil de quatorze nouvelles chansons qui résume, en un verbatim en rimes, cette absence. Renaud, autrefois impitoyable observateur de son prochain ­ histoire de ne jamais parler de lui ­, a remisé sa pudeur et le quinquagénaire dissèque ce « boucan d'enfer », le bruit qu'a fait son amour lorsqu'il s'est cassé. « Cet album n'est peut-être pas le meilleur, mais, au moins, je l'ai fait... » expliquait-il, au sortir de sa longue panne d'inspiration, d'une dépression sur fond de tempête anisée, de celles dont on se remet difficilement (voir interview dans nos éditions du 10 mai) . Peu importe, un nouveau Renaud est toujours bon à prendre, même avec ses hauts et ses bas et sa voix essoufflée.

Il exorcise, la tête haute

« Boucan d'enfer », mis en musique respectueusement, rappelle à quel point Renaud manquait, comme un grand frère disparu de la circulation et enfin revenu aux affaires. Pas vraiment ces affaires courantes qui autrefois le révoltaient mais, désormais, ses affaires à lui. Entre « Docteur Renaud, Mister Renard », « Je vis caché » ou « l'Entarté », Renaud exorcise ses démons, tire sur quelques ambulances (la télévision, Bernard-Henri Lévy...), fait le compte de ses dégoûts. Il se plante avec sincérité, parfois, avec « Petit Pédé » et « Manhattan-Kaboul », en duo avec Axelle Red. Ou encore attise ses renoncements et son désarroi, comme dans « Tout arrêter... » et « Boucan d'enfer », la chanson avec laquelle il bouleversait son auditoire, lors de sa tournée de petites salles, il y a trois ans. Mais il arrive aussi de le retrouver complètement sur les thèmes les plus simples et les arrangements les plus épurés, avec les attachantes « Coeur perdu », « Mal barré » et « Elle a vu le loup ». Economie de mots, émotion retenue, jolies chansons de la part d'un auteur-interprète enfin retourné au turbin après moult remous, reprenant, la tête haute, une place que personne n'était parvenu à lui chiper pendant sa trop longue absence. Renaud, « Boucan d'enfer ».

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