Concerts : Compte-rendus et annonces Ouest-France, le par fr.
Mis en ligne dans le kiosque le 18 mars 2001.

1 250 entrées pour le chanteur aux santiags, vendredi soir Herbauges morgane de Renaud

>

Ouest-France du 10 avril 2000

1 250 entrées pour le chanteur aux santiags, vendredi soir

Herbauges morgane de Renaud

Renaud a déchaîné une salle d'Herbauges archicomble, vendredi soir. Flanqué d'un guitariste et d'un pianiste, le chanteur a établi un contact chaleureux et puissant avec ses admirateurs. Le concert était à la hauteur de toutes les attentes.

« J'me présente : Renaud. J'ai 27 ans. Si, c'est vrai ! » Ainsi a-t-il fait son entrée en scène après « La ballade Willy Brouillard » vendredi soir, devant un bon millier de fans. Chemise noire arborant un accordéon brodé, santiags aux pieds, ses jambes arquées comme celles d'un Lucky Luke qui descend de cheval.

Il est comme ça Renaud, et ça fait 25 ans de carrière que ça dure. Il n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour déchaîner les foules. Seulement accompagné par Alain Lanty au piano et Jean-Pierre Bucolo, le « Titi » de la chanson qui vit chez sa mère, à la guitare, ou plutôt aux guitares, l' « amoureux de Paname » a interprété des morceaux tirés de tous ses albums. Même s'il a un peu perdu sa voix du temps des « Mistral gagnant », « mes cordes vocales ne sont plus qu'une unique ficelle encrassée par la nicotine », avoue le chanteur, ses yeux sont toujours aussi bleus.

Une guitare et un piano, ça suffit. On croit ainsi retrouver le Renaud des débuts, le loubard en « mob » aux cheveux longs et « blonds cendrés naturels ». L'atmosphère est plus chaleureuse, plus intime. Et on redécouvre sa poésie, sa tendresse et sa révolte avec bonheur. Les fans ne s'y sont pas trompés, battant des mains et reprenant en chœur comme des hymnes « La mère à Titi », « En cloque », « Déserteur », « La ballade Nord-irlandaise », « Chanson pour Pierrot » ou encore « Morgane de toi ».

Des émotions intactes

Chaque chanson est saluée par un tonnerre d'applaudissements, les sifflets fusent, les briquets s'allument. Des filles crient. Entre deux morceaux, il prend le temps de discuter avec le public. Il parle « virées », foot, pêche à la ligne, service militaire… Il fait se marrer la galerie. L'éternel rebelle n'a rien perdu de sa verve : « Je voudrais voir cette empaffée de Margaret Thatcher tomber sous la baïonnette ». Il nous fait même l'honneur de chanter un extrait de son prochain album « qui sortira en 2014 ou 2016, si ça continue comme ça ». Eh oui, il déprime notre Renaud national, car l'inspiration s'est envolée.

Touchant, attachant, les mains serrées autour du micro, la tête inclinée, le regard perdu au loin, Renaud fait passer des frissons sur l'échine de son public. Au cours de deux rappels, il offre « Manu » et « Dès que le vent soufflera ». La foule, qui ne tient plus en place, s'est jetée au bord de la scène et tend ses mains. Il s'excuse pour sa voix éraillée, pour le manque de batterie et d'accordéon, demande si ses textes sont encore à la mode. T'inquiète pas Renaud, change rien ! Et comme tu le dis toi-même : « si vous vouliez un chanteur à voix, vous n'aviez qu'à aller voir Francis Bruel ou Céline Fabian ! ».

Julien Belaud

Aucun commentaire

Soyez le premier à commenter !


(ne sera pas publié)